Sélectionner une page

Dans le cadre d’un recrutement, certains employeurs ont recours à un détective privé pour enquêter sur la véracité du parcours universitaire et professionnel du candidat en vérifiant l’exactitude des informations indiquées sur leur CV, notamment lorsqu’il s’agit de postes à responsabilités (cadres dirigeants ou responsables financiers par exemple).

Une pratique peu répandue en France mais qui se développe

L’idée peut sembler surprenante et même un peu extrême mais les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à vérifier les profils de certains postulants dans le cadre d’une enquête de pré-embauche : ils seraient près de 1000 en France selon le SNARP (Syndicat national des agents de recherche privée).

Alors que cette pratique est quasiment systématique dans certains pays comme l’Allemagne, la Suisse ou encore les États-Unis, en France, elle est encore peu développée.

Mais certains recruteurs ont des raisons de se méfier quand on sait que près de ¾ des candidats « gonfleraient » leur CV (selon un rapport de l’institut Mantione) : faux diplômes ou postes, responsabilités exagérées, salaires augmentés, périodes de chômage dissimulées.

Les pratiques de vérification du CV et leurs limites

cvLes agences de détective privée examinent et vérifient la totalité des expériences professionnelles du postulant depuis son entrée dans la vie universitaire, mais également la véracité de ses diplômes, la qualité du travail effectué sur ses anciens postes (contacts discrets des précédents employeurs…) et les périodes d’inactivité professionnelle constatés.

Une enquête de moralité discrète peut aussi être menée auprès de voisins, amis ou proches de la personne concernée.

Cependant, il s’agit d’une pratique controversée car elle peut être assimilée à du voyeurisme ou à une atteinte pure et simple de la vie privée de ces personnes.

Il est donc important, pour les professionnels du secteur, de vérifier les informations dans le respect strict des règles de vie privée. La profession est d’ailleurs bien encadrée et le candidat doit être au courant des investigations dont il peut faire l’objet.

La limite à ne pas franchir, pour un agent de recherche privée, est d’enquêter en dehors des heures de bureau de la personne : c’est illégal et cela relève de faits de la vie privée.

Pour en savoir plus sur les méthodes bien spécifiques à cette pratique, consultez l’article « La méthode pour vérifier un cv avant une embauche »

Seules exceptions : les entreprises agréées de défense

Les sociétés reconnues secret défense dans le domaine de l’aéronautique ou du nucléaire font exception à la règle évoquée précédemment (vie privée) : Au moyen d’une enquête de moralité, elles peuvent vérifier la réputation du candidat en s’assurant qu’il ne consomme pas de drogue ou qu’il ne commet (ou n’a pas commis) d’actes immoraux. Seuls les renseignements généraux sont habilités à réaliser ce type d’enquête.

Fournir des renseignements inexacts à son (futur) employeur lors de l’embauche ne constitue cependant pas une faute susceptible de justifier le licenciement, sauf s’il est prouvé que le salarié n’avait pas les compétences effectives pour exercer les fonctions pour lesquelles il a été recruté. En revanche, certaines manœuvres frauduleuses comme l’absence de diplôme pour une profession réglementée peut entrainer l’annulation du contrat de travail.